Depuis quelques mois, le monde de l’élevage connait une conjoncture favorable. Les prix des
produits animaux sont plus élevés, les aliments sont moins chers. Le découragement des éleveurs,
ces vingt dernières années, a abouti à la baisse des productions, faisant basculer le rapport de
force entre l’offre et la demande à l’avantage des producteurs. Mais le caractère très
concurrentiel des marchés de produits agricoles peut vite changer l’environnement. Par exemple,
la capacité de la Chine à réduire ses achats de viande de porc en Europe ravive la pression de
l’offre, le prix s’oriente donc à la baisse. Les prix bas sur les céréales et les tourteaux vont inciter
les régions économiquement les plus réactives à relancer le développement des élevages. Certes,
on imagine mal que cela se produise en France, tant les procédures et les normes découragent les
initiatives. Mais bien d’autres régions, d’Europe et du monde, disposent de facteurs de production
plus compétitifs et d’une capacité d’action beaucoup moins contrainte.