Le marketing de la grande distribution pour les produits alimentaires est maintenant fortement axé sur les notions «d’origine française » et « sans …» (sans ogm, sans antibiotiques, sans pesticides,…). Si cette démarche semble répondre aux aspirations d’une partie des consommateurs, elle doit aussi permettre aux producteurs d’en tirer une meilleure valeur ajoutée. En réalité rien n’assure ce dernier point. Les cahiers des charges et la contractualisation s’imposent comme une condition d’accès au marché. Les primes de rémunération accordées couvrent à peine les coûts de production additionnels et le producteur doit faire face à la multiplication des audits. La démarche actuelle correspond finalement plus à une transformation des productions qu’à une revalorisation pour le producteur. Ceci dit, l’agriculture française en sortira grandie si et seulement si elle parvient à reconquérir le marché intérieur et qu’elle développe fortement l’exportation de ces nouveaux produits. Dans le cas contraire, elle aura seulement géré une concurrence entre systèmes de production sans créer de valeur.