Edito du 25 Mai 2020

Quels enseignements tirés de la crise sanitaire covid-19 pourraient servir à établir la nouvelle PAC ? Réponse de la Commission Européenne : Moins de pesticides, moins d’engrais, plus de bio ! C’est bien de la politique ! Pourtant, il y a bien un enseignement que tous les citoyens européens ont parfaitement compris, c’est la nécessité d’avoir les productions sur son territoire pour satisfaire les besoins essentiels, qu’ils soient alimentaires, médicaux ou matériels. Pour répondre à cette nécessité il n’y a qu’un seul moyen réellement adapté, c’est le « tarif douanier ». Le maintien des productions locales ne pourra se faire que si les distorsions de concurrence sont compensées par la douane. Or, moins de pesticides, moins d’engrais, plus de bio signifient qu’on amplifie les distorsions de concurrence dans les productions agricoles. En réalité, la Commission Européenne propose de faire appel à un « faux » moyen de compensation des écarts, il s’agit des « aides communautaires ». Le monde agricole souffre trop des régimes d’aides, qu’il faut sans cesse réduire, retarder et, surtout, sur-administrer. Pour autant, les facilités d’importation restent en place et les consommateurs en profitent, car pour 80% d’entre eux c’est le prix qui dicte l’acte d’achat. Ainsi, l’Europe continuera à payer deux fois la facture. Le grand défi est de savoir comment gérer les tarifs douaniers sans compromettre nos exportations.