Face à la flambée des prix des matières premières agricoles, les occidentaux ont manifestement fait le choix de laisser faire le marché. Cet état de fait va mécaniquement entrainer de l’inflation sur les prix des produits alimentaires. Jusque là, il n’y a rien d’économiquement anormal. En revanche, il peut apparaitre étonnant qu’aucun débat ne soit organisé sur des sujets comme la spéculation sur les matières premières agricoles ou l’usage de matières agricoles pour produire de l’énergie. Dans un contexte économique fortement perturbé par la guerre, faut-il limiter l’accès aux marchés aux seuls acteurs commerciaux de la chaine alimentaire ? La question est sans doute légitime pour ceux qui connaissent la faculté des spéculateurs à augmenter la volatilité des marchés. Quant à la concurrence entre les débouchés alimentaires et énergétiques, il devient difficile de nier le risque de sécurité alimentaire qu’ils engendrent. L’huile végétale en est actuellement un exemple flagrant dans le monde, puisque les ruptures d’approvisionnements suscitent déjà des crises alimentaires dans certains pays. Or, plus de 40% des productions d’huiles alimentaires sont transformées en biodiésel…