Tel un serpent de mer qui refait surface, la négociation sur le corridor maritime ukrainien rythme les élans haussiers puis baissiers sur le marché des céréales. Conduits sous l’égide de l’ONU, les pourparlers semblent progresser. Les Russes feraient confiance aux Turques pour superviser les mouvements logistiques, ils exigeraient un assouplissement de sanctions occidentales pour le commerce des grains et des engrais. Ce dernier point est une contrepartie sur laquelle les Américains se disent prêt à bouger. Ils pourraient faciliter les opérations d’affrètement maritime, d’assurances et de paiement auprès des banques russes, ce qui revient à lever les sanctions pour les grains et les engrais. Peut-on croire un tel accord ? Si tel est le cas, ce seront les Russes les grands gagnants. Ils pourront exporter 40 à 45 Mt de blé et des millions de tonnes d’engrais avec, à la clef, de belles entrées d’argent. Certes, il y aurait là de quoi éteindre efficacement une grande partie de la spéculations sur les marchés alimentaires, mais l’Ukraine aura-t-elle regagné le droit de commercer librement sachant qu’elle restera en guerre ?