Edito du 10 Octobre 2022

Le temps de la « sobriété » succède à celui de la « résilience ». La communication et le marketing cherchent à adoucir les chocs, mais le sens des mots reste et il nous oblige à beaucoup de changements. A court terme, le premier défi auquel nous devons faire face est « comment consommer moins ». Les solutions pourront être plus simples qu’on l’imagine, tout simplement parce que la production industrielle subira des arrêts et ce qui ne sera pas produit ne sera pas consommé. A plus long terme, nous devrons nous attaquer à la reconquête de la production, le défi sera « comment recréer les productions sur nos territoires », dans tous secteurs industriels et agricoles. Il s’agit là d’un enjeu essentiel pour l’Europe, elle va devoir démontrer sa capacité à déployer des stratégies réelles de production. Depuis le Covid, les prises de conscience progressent, mais les actions se font attendre. L’attente est parfois fatale, comme pour le secteur élevage, où le rythme des arrêts menace la souveraineté alimentaire de la France. Pour opérer les changements il faudra intégrer un prix de l’énergie plus cher que par le passé. Il en sera de même pour les matières premières agricoles, dont les stocks en céréales et en oléagineux resteront bas sur les prochaines années.