Edito du 10 Février 2020

La montée en puissance des associations écologistes et de défense des animaux impacte l’évolution des systèmes de production agricoles. En jouant sur l’émotion et la peur, ces associations influencent l’opinion publique, et entraînent souvent la création de nouvelles lois. Mais soyons lucides, derrière le bien-être animal ou les pesticides, c’est bien l’agriculture productive et industrielle qu’ils condamnent et veulent interdire en France. Tous les moyens sont bons pour atteindre cette finalité. Le plus redoutable est le chantage fait aux marques alimentaires. On menace de « salir » la marque par campagnes médiatiques si l’entreprise s’approvisionne en produits alimentaires issus d’un modèle de production combattu par l’association. La méthode est efficace et pousse le responsable marketing à imposer de nouvelles contraintes à ses collègues du département achat. Ces pratiques sont beaucoup plus répandues qu’on ne le pense. Ainsi, la commande en produits alimentaires se transforme sous la menace. Le consommateur n’a bien souvent rien demandé, l’agriculteur doit réinvestir pour produire autrement avec moins de rendement, plus de contraintes et des coûts plus élevés. La démarche contribue à la perte de compétitivité affligeante des productions agricoles françaises, avec une dégradation remarquable de la balance commerciale agricole.