Et si la compétitivité, plutôt la non-compétitivité, de l’agriculture et de l’agroalimentaire français n’était plus un tabou ! Curieusement, en cette rentrée, le mot est prononcé par ceux qui se l’interdisaient depuis deux décennies. Depuis vingt-cinq ans, soit depuis la « crise de la vache folle », l’industrie agroalimentaire a perdu le droit de revendiquer les moyens d’une meilleure compétitivité. Les médias, les politiques, et l’opinion publique traquent la « mal bouffe ». Ensuite, le déploiement juridique du principe de précaution est venu tuer le goût du risque chez les entrepreneurs, limitant par la même occasion la capacité à innover. La seule porte de sortie qui leur était réservée a été la vente des actifs à la Coopération. Celle-ci a tenté, avec la complicité des pouvoirs publics, d’organiser la montée en gamme de l’alimentaire français. La compétitivité économique n’était plus prioritaire, ou bien les subventions permettaient de l’oublier. Malheureusement cette stratégie a été contre sens pour l’amélioration du pouvoir d ’achat moyen du consommateur. Elle a été, aussi, à contre-sens de l’intégration des Pays de l’Est dans l’UE et du développement fulgurant de leurs productions à bas coût. Le résultat est connu : les produits alimentaires d’importation envahissent la France. Les solutions sont connues : moins de normes, moins de cahiers des charges, moins d’administration, moins de taxes, moins de contrôles … mais surtout pas un « nouvel observatoire du marché de l’agroalimentaire » !