Edito du 08 Avril 2024

Pour répondre au soulèvement du monde agricole de début d’année, le gouvernement sort un projet de « loi pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture ». Une dénomination pleine d’ambitions si bien qu’on s’attendait à un plan Marshall pour l’agriculture. Mais la déception est grande après la lecture des mesures proposées. On y trouve une nouvelle formation avec un nouveau diplôme ; ainsi que la création d’une agence « France Services Agriculture » pour regrouper repreneurs et cédants d’exploitations, enfin, il y a une liste de simplifications administratives, dont le but est de réduire une part des abus de pouvoir accumulés par l’administration. Autrement dit, il faut s’attendre à une loi de dimension administrative. Assurer la souveraineté alimentaire puis le renouvellement des générations est avant tout une question économique. L’agriculteur est un entrepreneur qui investit et prend des risques pour produire un bien alimentaire. Il doit se rémunérer et dégager des profits pour renouveler son outil de production. Il a besoin de liberté pour agir et d’un environnement fiscal de niveau comparable au pays le moins taxé de l’espace de libre-échange européen. L’agriculteur français est un acteur économique en concurrence dans un espace économique unique qu’est l’UE.