Edito du 08 Août 2016

La vente par Cargill de l’unité de trituration de soja de Brest marque-t-elle sa sortie définitive du marché des sojas en France ? Après son désengagement du marché des importations de tourteaux de soja, on est en droit de le penser. Certes, l’usine de Brest, maintenant propriété de Bunge, continuera de produire mais il y aura bien un concurrent de moins ! L’importation des sojas va donc se concentrer autour de deux grands opérateurs ce qui implique une hausse potentielle des prix. Moins de concurrence, c’est moins de raisons de rechercher plus d’efficience et cet argument s’applique à l’ensemble de la chaine logistique de l’importation. Les outils portuaires n’auront par exemple plus la même pression pour obtenir des gains de productivité. De manière plus fondamentale et plus structurelle, l’élevage français paiera le prix de la moindre concurrence à l’importation des sojas dont l’impact bénéficiera aussi aux tourteaux de colza. Quelle concentration faudra-t-il et dans combien de temps les industriels de l’aliment du bétail se remettront-ils à faire l’importation ?