Edito du 07 Décembre 2020

Le monde commence à entrevoir la sortie de la crise du Covid avec les mises en marché successives de vaccins. Les marchés financiers l’anticipent à grande vitesse, malgré le maintien des restrictions pendant encore plusieurs mois. La consommation alimentaire hors domicile tarde à repartir et les éleveurs en subissent les conséquences. D’une part le prix des viandes baisse et d’autre part, le coût des matières premières est élevé. Ainsi, « l’effet ciseau des prix » va fortement pénaliser le revenu des éleveurs. Ce constat est aussi le signal d’un risque de baisse de la demande de matières premières à moyen terme et marque le début d’un processus de rééquilibrage « offre et demande ». La Chine a nettement ralenti ses achats, commençant même à annuler des contrats de soja alors que la marge de trituration est négative. Certes, les bilans des céréales et des oléagineux vont rester très tendus chez les grands exportateurs, mais la demande sera peut-être moins forte dans les prochains mois. Les marchés semblent plafonner à court terme et les signaux actuels peuvent inciter les fonds financiers à prendre leurs profits. Il y a cependant une inquiétude encore bien réelle en Amérique du Sud, où le phénomène « La Nina » (risque de sècheresse) se manifeste depuis septembre dernier. Perdurera-t-il sur les prochains mois? L’incertitude suffira-t-elle à maintenir les prix de soja et de maïs dans la zone haute!