Edito du 06 Août 2018

Lorsqu’un marché flambe, on invoque souvent la spéculation. En réalité, ce sont les fortes variations de prix qui suscitent de l’intérêt pour les forces spéculatives. La réelle cause se trouve quasi systématiquement dans le déséquilibre entre l’offre et la demande, hors circonstances politiques particulières. Ce qui se passe actuellement sur le marché du blé est symptomatique. La baisse de production en Russie et en UE risque de faire tomber les réserves des grands exportateurs avec un ratio stock sur utilisation au plus bas depuis 2007. La situation exige un rationnement de la demande par le prix et devrait solliciter plus fortement l’origine qui détient le plus de stocks disponibles, en l’occurrence les USA. Dans ce contexte, les commentaires sur le jeu de la spéculation n’ont pas d’intérêt pour les acheteurs industriels. Et à défaut d’avoir anticipé la hausse, ils doivent se concentrer sur les solutions pour limiter l’inflation de leur prix d’achat : « substitution » et « importation », ce sont les deux seules stratégies possibles.