Edito du 04 Mars 2024

Le débat sur les prix agricoles planchers nous ramène très vite aux réalités basiques de l’économie lorsque nous sommes dans un espace de libre concurrence, tel l’UE. Fixé pour l’année, ou pour la campagne agricole, le prix plancher ne pourra pas éviter la comparaison avec le prix de marché. Fixé trop bas, il suscitera un manque à gagner, frustration et désinvestissement chez le producteur. Fixé trop haut, il engendrera l’effondrement des débouchés au profit de l’importation intra-UE ou Pays Tiers le cas échéant. Le concept du prix plancher a l’inconvénient d’une approche uniforme, dans un monde agricole caractérisé par une grande diversité d’écarts dans les coûts de production. Une autre forme d’accompagnement des producteurs basée sur le système assurantiel mériterait d’être étudiée. Il nécessiterait sans doute un changement profond de la politique de distribution des aides européennes, donc de la PAC. Le monde agricole pourrait légitimement s’interroger sur l’opportunité de faire émerger un modèle parallèle qui offrirait à l’agriculteur la possibilité de choisir le mode de soutien de son revenu.