L’ampleur de la baisse du prix du blé a dépassé les espérances des acheteurs. Elle atteint 100 €/t (soit -30%) depuis le début de l’année et plus de 200 €/t (-48%) depuis le pic de mai 2022. Ainsi, le marché a totalement effacé le risque de guerre ! Cette impressionnante correction de marché sonne comme une réponse parfaite à l’inflation des prix alimentaires insupportable pour les pays pauvres. Mais l’ajustement des prix est avant tout une réaction du marché à l’inquiétante baisse de consommation, alors que les stocks de fin de campagne sont au-delà du niveau de suffisance attendu. Doit on comprendre que le monde s’est fait peur pour son alimentation pour rien ? Après coup, la réponse est affirmative ! L’interrogation du moment est de savoir où peut s’arrêter la baisse. Ce sont les acheteurs qui apporteront la réponse. La préoccupation actuelle des industriels est de liquider les stocks de matières premières achetées à prix haut. Mais il est vital pour eux de relancer la consommation et ils savent que cela passera par la baisse des prix de leurs produits. Les réflexions sont en cours et tous les opérateurs se préparent à des décisions fortes pour l’été, voir avant. Les grands acteurs du marché du blé ont bien pris conscience de la surévaluation faite du risque de guerre, ils vont probablement accorder une plus forte attention aux fondamentaux du marché. En première prospective, ceux-ci font apparaitre un nouveau risque de baisse des stocks de blé dans les pays exportateurs pour la prochaine campagne. Mais c’est à la moisson qu’on appréhendera mieux le nouvel équilibre du bilan offre / demande..