Sur la route de la perte de la souveraineté alimentaire. Voilà où se situent l’agriculture et l’agroalimentaire français. Tout simplement parce qu’au-delà des discours et des constats, personne ne prend le temps de construire et mettre en œuvre un véritable projet de souveraineté alimentaire. Les dirigeants du pays sont ailleurs, mobilisés face à la guerre et les déficits abyssaux. Les responsables professionnels sont noyés dans la technocratie au point de ne plus pouvoir « lever la tête » tant ils sont asphyxiés par les normes, les interdictions, l’écologie, les cahiers des charges, les certifications, l’administration des prix (Egalim), les assemblées générales … Les producteurs sont au travail, ils travaillent souvent durement, en particulier quand ils sont éleveurs. Mais la dureté du métier amène un véritable changement dans les choix. Le producteur est aussi un gestionnaire qui se montre de plus en plus réactif pour cesser ses activités agricoles quand cela devient trop coûteux où bien insupportable. Après une phase de désindustrialisation de l’agroalimentaire par manque de compétitivité, le processus d’effondrement des productions agricoles se poursuit au niveau des producteurs. Malheureusement, le consommateur peut ne pas s’en apercevoir parce que nos concurrents européens, rompus à l’économie de marché, s’empressent de remplir les rayons des magasins laissés libres.